| Un spectacle sans frontière, un échange sans barrière, des artistes pas comme les autres. Le théâtre Mohammed VI accueille cet après-midi un évènement assez particulier, "Aladin à Casablanca". |
| | Cette pièce de théâtre novatrice, présentée dans le cadre du 9e Atelier International L'Autre Théâtre, L'Île au Trésor, propose une rencontre scénique entre comédiens vivant avec un handicap intellectuel et professionnels de la scène.
Après Galaksidi, Montpellier, Pescara, Lebrija, Valence, Sofia et Cáceres, l'atelier a choisi Casablanca pour revendiquer le théâtre comme un instrument de solidarité entre personnes valides et d'autres handicapées. Ces derniers sont Espagnols,Portugais, Slovaques, Français, Algériens, Bulgares, Italiens et Marocains. Vingt-sept jeunes handicapés de nationalités différentes se sont réunis depuis le 9 novembre au Club de l'ONE de Mohammedia pour préparer "Aladin à Casablanca".
Durant 14 jours, ils ont intégré le monde magique d'Aladin, un personnage lié à la tradition arabe et présent dans toute la culture méditerranéenne. «L'Atelier s'est déroulé dans une Île au Trésor hospitalière et prête à découvrir la richesse d'un monde caché, celui des personnes handicapées, ou encore celui des personnes ayant une capacité «différente» car elles possèdent souvent des valeurs et des aptitudes exceptionnelles qui détruisent les préjugés et nous obligent à nous interroger sur nos idées sur la normalité», expliquent les responsables du projet.
Munis de «lampes merveilleuses», de talent, de spontanéité et de beaucoup de volonté, les jeunes méditerranéens ont ainsi pu explorer, le temps d'un atelier, leurs différences, leurs limites, leurs rêves. Durant ces jours de stage, il fut question de pratique artistique et de handicap, l'un ne prenant pas le pas sur l'autre. « A travers cette initiative, on a voulu mettre en valeur les compétences de ces jeunes à besoins spécifiques.
On a voulu dire aux gens que cespersonnes ont aussi un talent à montrer. C'est un message de sensibilisation aux compétences et non à l'incompétence des personnes handicapés», affirme Sabah Tyal, présidente de l'Association Nationale pour l'Avenir des Inadaptés Scolaires (Anaïs). En fait, il s'agit d'une véritable expérience théâtrale, montrant comment on peut dévoiler les talents des personnes handicapées pour affronter avec intelligence et courage leurs différences. Pour préparer le spectacle d'aujourd'hui, ce tantinet de jeunes innocents ont fait leur bout de chemin avec des artistes professionnels. En mettant sur pied «Aladin à Casablanca», Pepa Gamboa, Cristina Silveira, Jean Marie Rase et Adil Madih présentent une nouvelle conception de la mise en scène qui apprivoise la différence.
Il faut dire que travailler avec des comédiens comme ceux qui se produisent aujourd'hui au théâtre Mohammed VI, c'est apprécier que tout ne soit pas parfait parce que ce sont les apports particuliers qui font la beauté d'une prestation. Les quatre grands directeurs de scènes Espagnols et Marocain ont eu pour rôle de casser les préjugés et mélanger les différences dans une uniformité neutre. Ils ont ouvert la scène duthéâtre à des jeunes méditerranéens sans autre prétention que celle de partager.
«C'est un exercice de participation,une activité artistique et une satisfaction ludique,pendant lesquels ces jeunes peuvent le temps de la préparation et de la présentation de la pièce, jouir du respect et de la considération sociale desquels ils sont le plus souvent privés», précise Sabah Tyal.
Cette production originale de la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM) et Anaïs, en partenariat avec l'Institut Cervantès et la Ville de Casablanca, est tout simplement un rendez-vous où le public devient le confident d'une expérience d'entraide et de création. ------------------------------------------
Desseins de l'Atelier "L'Atelier International L'Autre Théâtre, l'île du Trésor" revisite les concepts habituels qui régissent les expressions scéniques en montrant à quel point les personnes porteuses de handicaps possèdent, au même titre que les autres, une capacité intrinsèque à s'exprimer sur scène qui mérite d'être vue, entendue et valorisée.
Il se veut une affirmation, par le théâtre, de ces personnes qui, malgré leurs handicaps, se savent en possession de qualités humaines et de compétences et refusent que leurs qualités restent occultées par ceux qui pensent être dans une normalité absolue.
L'Atelier l'Île du Trésor revendique le théâtre comme un instrument de solidarité entre les humains porteurs de handicaps ou pas et un véhicule d'expression et de communication de jeunes souffrant de différentes incapacités. |
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| Par Nadia Ouiddar | LE MATIN |
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