ELLE DORT A JAMAIS
Le
nouveau
spectacle de la compagnie Théâtre à l’Horizons
Création
les 29 et 30 juin 2012 à Clapier.
Mise
en scène Sophie Talayrach
«Il
reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours....»
Marguerite
Duras
Quand je parle de l'enfance, j'ai la
douce chanson de Barbara dans l'oreille, elle, une vieille
petite fille qui, avec sa voix grave,
nous donne le goût
de son enfance, le
goût
de notre enfance. Quel
est le goût
qui nous reste de notre enfance? Est-ce qu'il faut y revenir et
pourquoi? Tout le long de la vie nous devons y revenir, nous tenons à
y revenir, nous y revenons. Mais est-ce que c'est nous qui y revenons
où est-ce que c'est l'enfance qui nous rattrape à chaque fois quand
nous voulons courrir
loin devant?
N'est-ce pas elle qui joue avec nous à attrape-souris — on dirait
que oui.
Il ne faut jamais
revenir
aux temps cachés des souvenirs
du temps beni de son enfance.
Car parmi tous les souvenirs
ceux de l'enfance sont les pires,
ceux de l'enfance nous déchirent.
aux temps cachés des souvenirs
du temps beni de son enfance.
Car parmi tous les souvenirs
ceux de l'enfance sont les pires,
ceux de l'enfance nous déchirent.
Toucher à l'enfance est un travail
délicat, on le sait, c'est comme fabriquer de la dentelle — on
peut facilement déchirer le tissu d'un geste trop brusque. Bien
sûr, il
est facile de tomber dans le cliché
d'une enfance idéale, celle qu'on aurait voulu
avoir: le vrai pays des merveilles. Certainement, il y
a eu des moments fragilisants, des moments où on
vascille, mais nous ne sommes pas là pour soigner, ni pour fouiller,
ni pour réparer
les vieux dégats, mais pour voyager. Voyager en douceur jusqu'à la
frontière du possible, jusqu'à la frontière de celui qui la garde.
Réveiller en douceur cette enfance qui dort à jamais à l'intérieur
de chacun de nous.
Et je me suis
couchée
sous l'arbre
et c'etaient les mêmes odeurs.
Et j'ai laissé couler mes pleurs,
mes pleurs.
et c'etaient les mêmes odeurs.
Et j'ai laissé couler mes pleurs,
mes pleurs.
Et puis il y
a tous ces objets! Les poupées, les jouets et tous ces
objets qu'on a su transformer en jouets, car l'imagination a toujours
été plus grande que tous les jouets du monde! Elle a toujours gagné
sur la raison et nous a fait fuir dans des endroits fantastiques en
dehors de toute réalité. Les comptines, les poèmes, les rimes —
tout l'univers est là pour nous rappeler les moments de la joie.
Comment y accéder maintenant? Comme Petit Poucet nous allons refaire
le chemin à l'envers pour retrouver ces traces qui aujourd'hui sont
devenues
rêves.
J'ai mis mon dos
nu a l'ecorce,
l'arbre m'a redonné des forces
tout comme au temps de mon enfance.
l'arbre m'a redonné des forces
tout comme au temps de mon enfance.
Et longtemps j'ai
ferme les yeux,
je crois que j'ai prié un peu,
je retrouvais mon innocence.
je crois que j'ai prié un peu,
je retrouvais mon innocence.
L'intérêt de ce projet est de toucher
à l'enfance de chacun des résidents en évoquant des souvenirs, en
faisant un travail méticuleux sur le souvenir, l'objet, la
photographie, le mot. Le mot enfance, qu'évoque-t-il? Nous voulons
nous pencher sur les souvenirs sucrés, tendres, mais aussi amers,
cauchmardesques qui ont laissé des traces sur l'écorce de notre vie
d’adulte. Nous voulons travailler sur le goût
des mots, des images et des sons de ces souvenirs, peut-être
un peu douloureux par moments mais si émouvants et si ressoursants!
Sophie
Talayrach
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